Rendu d’une étape de travail de Carole Prieur

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Rendu d’une étape du travail de Carole Prieur dans le cadre de sa résidence d’écriture à Valréas, au Centre Dramatique Des Villages

Lecture de la première ébauche du texte

Carole Prieur, en résidence à Valréas depuis le début du mois d’avril, écrit un texte sur la thématique de l’héroïsme. En collaboration avec des professeurs d’histoire du lycée Aubrac de Bollène et du collège Vallis Aeria de Valréas, qui en amont ont interrogé leurs élèves sur « qu’est-ce qu’un héros ? », Carole Prieur s’est attelé à la commande d’écriture du Centre Dramatique Des Villages lancée en novembre dernier pour écrire une pièce dont la thématique trouverait sa source dans l’Histoire, afin de questionner l’actualité brûlante d’aujourd’hui, sans coller à la réalité. Le cahier des charges est précis : un texte d’une quarantaine de minutes, pour une comédienne et un comédien, jouable dans une classe, sans lumière, sans décor, avec la possibilité d’un débat à l’issue de la représentation. 

étape de travail

Le texte de Carole, en cours d’écriture, fait appel à des figures tutélaires comme Rosa Parks ou des héros du quotidien tel Mamoudou Gassama. Humour, questionnement fin permettent d’ouvrir au débat sur la question de l’héroîsme.

Le texte sera interprété par Julien Perrier et Nolwenn Le Doth, mis en scène par Gilbert Barba et sera proposé aux établissements scolaires dans le cadre des missions d’Education Artistique et Culturelle du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse.

Retrouvez la biographie de Carole Prieur sur le site du comité de lecture : https://comite-lecture.cddv-vaucluse.com/carole-prieur-autrice-en-residence/ 

Comité d’avril 2021

COMITE D'AVRIL 2021

Le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse
s’est réuni ce samedi 17 avril 2021 en visio et a retenu à l’unanimité 

le texte d’Antonio Carmona, Il a beaucoup souffert Lucifer

Résumé

Luan, un élève de CM2, récemment rebaptisé Lucifer, est devenu, pour une stupide question de jalousie de la part de son ancien ami Gabriel, son souffre-douleur. La popularité et le visage angélique de Gabriel est tel que Luan devient le bouc émissaire pour ainsi dire de tous les élèves de la classe, et à un moindre niveau, celui de leur nouvelle enseignante. Il faudra qu’un jour Gabriel lui murmure une terrible phrase qui le bouleversera pour que Luan trouve la force au travers d’une rédaction d’exposer ses souffrances à tous.

Ce que pensent les lectrices/lectures (extraits des fiches de lecture)

« Je trouve les thèmes abordés, en premier lieu, celui du harcèlement, et secondairement, l’absence des proches (parents), très intéressants et méritant d’être traités. Je trouve ces choix de l’auteur judicieux. J’aime également le biais qu’il a pris pour traiter ce sujet avec ses mises en abymes du discours intérieur de Lucifer (Luan) face aux échanges réels entre Lucifer et les autres protagonistes. C’est très efficace, je trouve comme procédé d’écriture. Et j’aime également l’écriture en elle-même. C’est bien écrit, les propos sont sobres et exposent clairement les idées développées. »

« La première chose avec laquelle on prend contact en commençant la lecture de « Il a beaucoup souffert Lucifer », c’est la légèreté du ton. Le texte commence en effet par une mise en exergue : « Ma plus grande faute en ce bas monde aura été de me mettre les doigts dans le nez » Lucifer 10 ans, CM2.

Alors qu’on s’attend à une pièce évoquant les croyances catholiques, on s’aperçoit très vite que le sujet n’est pas celui-là, même si les noms des personnages jouent sur cette connotation (et se mélangent plus tard à la mythologie gréco-romaine) mais pour finalement en prendre le contre-pied, puisque Lucifer est un gentil petit garçon qui n’a à peu près rien à se reprocher tandis que Gabriel –que tout le monde prend pour un ange –est un véritable petit démon qui n’a de cesse de faire souffrir Lucifer.

 

Ce qui est assez jubilatoire ici c’est justement la duplicité, la sournoiserie du personnage de Gabriel, dont l’humour acide et la cruauté sont d’une inventivité incroyable.  Il est si doué que même Lucifer l’admire pour ses trouvailles alors même qu’il en est la cible. »

 

« J’aime sa langue que je trouve bien construite et décalée par rapport à l’âge des personnages. Je la trouve également très active pour les comédiens et comédiennes qui s’en empareront. Plusieurs niveaux de langue sont présents et c’est très agréable à parcourir. Les codes théâtraux sont clairs et nous rendent la narration limpide.

Les personnages sont clichés juste ce qu’il faut, ce qui amène beaucoup d’humour plus ou moins fin mais agréable.

Le texte joue également avec la notion du bien et du mal, et étonnamment j’ai trouvé ça finement moralisateur. »

Antonio Carmona est né en 1991 à Nîmes dans le sud de la France. Il s’est d’abord formé au jeu d’acteur au Conservatoire d’art dramatique de Marseille avant de suivre une formation d’artiste clown à l’école du Samovar à Paris. En 2012 il fonde la compagnie Si Sensible dont il assure l’écriture des spectacles. En tant qu’auteur, il est publié aux éditions Théâtrales Jeunesse pour Les pieds sous la table (paru dans le recueil Divers-cités 2), Le cœur a ses saisons, Maman a choisi la décapotable et en 2020 Il a beaucoup souffert Lucifer. Maman a choisi la décapotable a reçu plusieurs prix et a été remarqué par de nombreuses structures. En dehors de ses publications, Antonio répond aussi à des commandes d’écritures pour différentes structures et compagnies de théâtre et anime régulièrement des ateliers d’écriture et de mises en voix à destination du public scolaire.