Comité de rentrée octobre 2021

Hypatie et la grande Bibliothèque d’Alexandrie

Auteur : Norbert Aboudarham

Ce texte a été retenu par deux lecteurs/lectrices sur trois

Résumé

 

« Hypatie d’Alexandrie a vécu au temps de la grande bibliothèque d’Alexandrie, dans l’Antiquité « tardive ». Brillante mathématicienne et philosophe, elle a été très influente auprès d’Oreste d’Alexandrie. Elle succombera au fanatisme des moines intégristes, qui la brûleront ainsi que la grande bibliothèque »

La pièce nous invite à suivre les dernières heures de sa vie.

Ce qu’en pensent nos lecteurs/lectrices (extraits des fiches de lecture)

La figure d’Hypatie e s t assez mystérieuse et charismatique pour en faire

une créature de théâtre qui puisse nous raconter le monde sans que l’on

se pose la question si cette femme a réellement existé ou non.

L’auteur.rice nous prend par la main pour rencontrer cette Hypatie et bien

que cette main soit un peu maladroite par moment, nous la rencontrons

bel et bien.

Je dis, un peu maladroite, car j’ai bien failli la lâcher au milieu du chemin.

Elle me montrait beaucoup trop de concept s philosophiques,

mathématiques, féministes, religieux, de manière un peu trop évidente et

didactique. Voir simpliste.

Je ne voyais que de vagues évocations de concepts sans le pourquoi les

évoquer.

Jusqu’au moment où j’ai remarqué les didascalies discrètes mais bien

présentes me faisant voir la possibilité théâtrale et donc la distance possible et nécessaire pour pallier à ces problématiques.

Hypatie rit tout le temps.

Ça peut sembler anodin mais c’est, je trouve, une porte d’entrée théâtrale très forte.

Plusieurs sen s peuvent arriver et donc une grande liberté de plateau.

Une possibilité de liberté et de puissance de jeu m’est apparue et Hypatie est devenue alors un personnage plus grand et a récupéré sa portée philosophique qu’elle me promettait au début.

Julien

 

Avec ce texte, j’ai découvert une figure emblématique de l’histoire. Avant cela, je n’avais jamais entendu parler d’Hypatie ni même croisé son chemin… Et pourtant quelle femme ! Pleine de sagesse, brillante, intelligente, simple, indépendante, libre…. Je suis très contente d’avoir pu la découvrir.

J’ai adoré les propos d’Hypatie, la répartie qu’elle a mais j’ai eu parfois la sensation de petites longueurs et l’impression de ressemblance dans les mots et entre les différents dialogues d’Hypatie et Oreste. Je ne suis pas non plus trop rentrée dans le délire un peu « fantastique ». J’ai aimé que l’on reste dans un lieu unique, celui de la bibliothèque et que l’ambiance de l’extérieur nous soit rapportée par d’autres personnes. Alors qu’on ne voit pas les moines, on sent leur violence et leur arrivée.

Sarah

 

Je salue le travail de recherche qui a dû être nécessaire pour écrire sur une figure historique largement oubliée de notre histoire et sur laquelle peu de sources et peu d’écrits existent et subsistent.

Mais est-ce que ce travail donne naissance à une pièce de théâtre ? Pour moi, ce n’est pas le cas. Je trouve l’ensemble des « scènes » bavardes et parfois donnant l’impression de tourner en rond. Le rapport d’Hypatie avec la connaissance et la transmission est central mais devient inintéressant à force d’être rappelé dans une scène sur deux sans évolution. Les personnages d’Oreste et de Synésios ne vont pas au-delà du stéréotype des amoureux transis et éconduits. Le moine Pierre est falot, manque d’ampleur et est incapable de donner une réplique sensée à une Hypatie qui s’amuse de son ignorance.

Yves

 

 

 

Extrait du texte

 

Hypatie : Que me vaut l’honneur de la visite du préfet d’Alexandrie ? As-tu découvert les secrets de cette étoffe qui semble vouloir voler un temps mais finit immanquablement par tomber au sol comme si quelqu’un ou quelque chose le lui demandait ! Les corps lourds tombent et les corps légers volent, cette étoffe est-elle lourde Oreste ?

 

Oreste : Madame, les étoffes vont cesser de tomber !

 

Hypatie : Voilà un phénomène que nous étudierons alors !

 

Oreste : L’agora s’agite… les chrétiens s’assemblent, ils injurient nos dieux, s’ils le pouvaient ces moines égorgeraient Aton,  Nephtys, Osiris et Isis. Les moines fanatiques veulent brûler la bibliothèque, ils disent que tout ce qui est contraire à Dieu est contraire au bien des hommes. Cyril, le patriarche fait la chasse aux sorcières. Il ne veut plus un païen, plus un juif dans Alexandrie. La ville est noire et sang !

 

Hypatie : Oreste, tu es le Préfet de cette ville. Le garant de son harmonie. Nous ne répondrons pas aux provocations de Cyril. Pourquoi ajouter notre sang à celui des Alexandrins ? Mon combat est ici. Je ne me battrai qu’avec la connaissance !

 

Oreste : Mais dans quelques heures vous ne pourrez plus vous battre. Demain ces papyrus s’envoleront en fumée.

 

Hypatie : Fermez les portes et venez travailler, nous étudierons aujourd’hui les coniques et les chrétiens n’y pourront rien…! Que les chrétiens viennent faire de la géométrie !

Courte biographie de l’auteur

 

Norbert ABOUDARHAM est comédien, auteur et formateur. Formé au clown, et au bouffon par Alain Gautré, il collabore à ses créations, comme comédien et compositeur. Il forme sa compagnie et joue la trilogie burlesque (Le Chat, Les Pigeons et le Panda, plus de 2000 fois en France et à l’Etranger).

 

Norbert enseigne « Le Burlesque » en France (AFDAS, CNAC, Ecole du Cirque de Nexon, CFPTS…), mais aussi en Espagne (Resad), au Portugal (Ecole Supérieure du théâtre et du cinéma), dans le Pacifique (Wallis et Futuna) et le Maroc (Agadir et Casablanca).

 

Norbert est l’auteur de deux ouvrages « Le Burlesque au théâtre » et l’Absurde au théâtre » aux éditions « Deuxième époques » et « L’Entretemps ».

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