Rendu d’une étape de travail de Carole Prieur

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Rendu d’une étape du travail de Carole Prieur dans le cadre de sa résidence d’écriture à Valréas, au Centre Dramatique Des Villages

Lecture de la première ébauche du texte

Carole Prieur, en résidence à Valréas depuis le début du mois d’avril, écrit un texte sur la thématique de l’héroïsme. En collaboration avec des professeurs d’histoire du lycée Aubrac de Bollène et du collège Vallis Aeria de Valréas, qui en amont ont interrogé leurs élèves sur « qu’est-ce qu’un héros ? », Carole Prieur s’est attelé à la commande d’écriture du Centre Dramatique Des Villages lancée en novembre dernier pour écrire une pièce dont la thématique trouverait sa source dans l’Histoire, afin de questionner l’actualité brûlante d’aujourd’hui, sans coller à la réalité. Le cahier des charges est précis : un texte d’une quarantaine de minutes, pour une comédienne et un comédien, jouable dans une classe, sans lumière, sans décor, avec la possibilité d’un débat à l’issue de la représentation. 

étape de travail

Le texte de Carole, en cours d’écriture, fait appel à des figures tutélaires comme Rosa Parks ou des héros du quotidien tel Mamoudou Gassama. Humour, questionnement fin permettent d’ouvrir au débat sur la question de l’héroîsme.

Le texte sera interprété par Julien Perrier et Nolwenn Le Doth, mis en scène par Gilbert Barba et sera proposé aux établissements scolaires dans le cadre des missions d’Education Artistique et Culturelle du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse.

Retrouvez la biographie de Carole Prieur sur le site du comité de lecture : https://comite-lecture.cddv-vaucluse.com/carole-prieur-autrice-en-residence/ 

Comité d’avril 2021

COMITE D'AVRIL 2021

Le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse
s’est réuni ce samedi 17 avril 2021 en visio et a retenu à l’unanimité 

le texte d’Antonio Carmona, Il a beaucoup souffert Lucifer

Résumé

Luan, un élève de CM2, récemment rebaptisé Lucifer, est devenu, pour une stupide question de jalousie de la part de son ancien ami Gabriel, son souffre-douleur. La popularité et le visage angélique de Gabriel est tel que Luan devient le bouc émissaire pour ainsi dire de tous les élèves de la classe, et à un moindre niveau, celui de leur nouvelle enseignante. Il faudra qu’un jour Gabriel lui murmure une terrible phrase qui le bouleversera pour que Luan trouve la force au travers d’une rédaction d’exposer ses souffrances à tous.

Ce que pensent les lectrices/lectures (extraits des fiches de lecture)

« Je trouve les thèmes abordés, en premier lieu, celui du harcèlement, et secondairement, l’absence des proches (parents), très intéressants et méritant d’être traités. Je trouve ces choix de l’auteur judicieux. J’aime également le biais qu’il a pris pour traiter ce sujet avec ses mises en abymes du discours intérieur de Lucifer (Luan) face aux échanges réels entre Lucifer et les autres protagonistes. C’est très efficace, je trouve comme procédé d’écriture. Et j’aime également l’écriture en elle-même. C’est bien écrit, les propos sont sobres et exposent clairement les idées développées. »

« La première chose avec laquelle on prend contact en commençant la lecture de « Il a beaucoup souffert Lucifer », c’est la légèreté du ton. Le texte commence en effet par une mise en exergue : « Ma plus grande faute en ce bas monde aura été de me mettre les doigts dans le nez » Lucifer 10 ans, CM2.

Alors qu’on s’attend à une pièce évoquant les croyances catholiques, on s’aperçoit très vite que le sujet n’est pas celui-là, même si les noms des personnages jouent sur cette connotation (et se mélangent plus tard à la mythologie gréco-romaine) mais pour finalement en prendre le contre-pied, puisque Lucifer est un gentil petit garçon qui n’a à peu près rien à se reprocher tandis que Gabriel –que tout le monde prend pour un ange –est un véritable petit démon qui n’a de cesse de faire souffrir Lucifer.

 

Ce qui est assez jubilatoire ici c’est justement la duplicité, la sournoiserie du personnage de Gabriel, dont l’humour acide et la cruauté sont d’une inventivité incroyable.  Il est si doué que même Lucifer l’admire pour ses trouvailles alors même qu’il en est la cible. »

 

« J’aime sa langue que je trouve bien construite et décalée par rapport à l’âge des personnages. Je la trouve également très active pour les comédiens et comédiennes qui s’en empareront. Plusieurs niveaux de langue sont présents et c’est très agréable à parcourir. Les codes théâtraux sont clairs et nous rendent la narration limpide.

Les personnages sont clichés juste ce qu’il faut, ce qui amène beaucoup d’humour plus ou moins fin mais agréable.

Le texte joue également avec la notion du bien et du mal, et étonnamment j’ai trouvé ça finement moralisateur. »

Antonio Carmona est né en 1991 à Nîmes dans le sud de la France. Il s’est d’abord formé au jeu d’acteur au Conservatoire d’art dramatique de Marseille avant de suivre une formation d’artiste clown à l’école du Samovar à Paris. En 2012 il fonde la compagnie Si Sensible dont il assure l’écriture des spectacles. En tant qu’auteur, il est publié aux éditions Théâtrales Jeunesse pour Les pieds sous la table (paru dans le recueil Divers-cités 2), Le cœur a ses saisons, Maman a choisi la décapotable et en 2020 Il a beaucoup souffert Lucifer. Maman a choisi la décapotable a reçu plusieurs prix et a été remarqué par de nombreuses structures. En dehors de ses publications, Antonio répond aussi à des commandes d’écritures pour différentes structures et compagnies de théâtre et anime régulièrement des ateliers d’écriture et de mises en voix à destination du public scolaire.

Comite de lecture de mars 2021

Le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages s’est réuni ce samedi 20 mars 2021.

Les trois textes analysés ont été retenus par les lectrices/lecteurs.

L’un d’eux, A Cheval sur le Dos des Oiseaux est en lice pour le prochain Eclat de Cœurs.

A Cheval sur le Dos des Oiseaux

Texte de Céline Delbecq

Issue du Conservatoire Royal de Mons, Céline Delbecq est comédienne, autrice et metteuse en scène. En mars 2009, elle fonde la Bête Noire asbl pour laquelle elle écrit et met en scène des pièces de théâtre s’inscrivant dans un contexte social occidental. Depuis 2009, elle a écrit et mis en scène 8 spectacles à partir de la question : qu’est-il nécessaire de dire aujourd’hui ?  Titulaire de nombreux prix, publiée aux Editions Lansman, traduite en anglais, espagnol, roumain, ukrainien, arménien, persan, Céline Delbecq a reçu des bourses qui lui ont permis des résidences d‘écriture et de création en Belgique, en France et au Canada. Elle a également eu l’opportunité de travailler au Burkina Faso, au Bénin, en Tunisie, à Haïti, au Mexique, en Iran… Elle est aujourd’hui artiste associée au Théâtre des Ilets/ CDN de Montluçon (France) ainsi qu’au Rideau de Bruxelles.  Actuellement, elle écrit A cheval sur le dos des oiseaux qui sera le neuvième spectacle de sa compagnie. Création en avril 2021 au Rideau de Bruxelles.

Par ailleurs, elle participe à l’écriture de Faust Augmenté, un projet fou du metteur en scène Florent Siaud qui a commandé une réécriture des Faust I et II de Goethe à 10 dramaturges contemporains de France, Belgique, Suisse, Haïti et Madagascar.

Résumé

Carine Bielen, la cinquantaine, maman célibataire étiquetée « débile », est convoquée par un responsable de la Protection de l’Enfance ou par un juge des enfants à la suite d’un accident survenu à son domicile. Son bébé Logan, âgé de 8 mois et demi, a été retrouvé par l’assistante sociale qui suit la maman et l’enfant avec le bras fracturé alors qu’il dormait dans le lit de sa mère. L’enfant a été immédiatement placé en foyer d’accueil et la mère très attachée à son bébé mais consciente de ses difficultés doit s’expliquer sur cet accident et savoir si elle peut ou non continuer à s’occuper de lui ou s’il doit lui être retiré.

Extraits des fiches de lecture

« D’emblée, j’ai lu ce texte à voix haute. Les indications données par l’autrice m’y incitaient, ces codes indiquant le rythme et les silences plus ou moins prolongés. J’ai lu ce texte d’une traite, sans arrêt, sans envie de m’arrêter. Ma lecture m’a conduit dans un univers de sensations, d’émotions diverses. J’ai ri, j’ai parfois haleté, j’ai souvent eu une boule à l’estomac, j’ai eu l’impression d’être non pas face à Carine mais à ses côtés, partageant ses inquiétudes, ses peurs, ses rêves « à cheval sur le dos des oiseaux ». J’ai chanté Maman, les petits bateaux avec elle et certainement aussi faux qu’elle.

Il est paradoxalement parfois difficile de défendre un texte qu’on a aimé. J’ai aimé ce personnage si fragile et pourtant si fort dans son désir d’indépendance et son désir d’assumer seule sa maternité… »

« Me voilà donc embarquée dans le récit un peu décousu de Carine qui va nous raconter sa vie jusqu’à aujourd’hui avec ses joies, ses peines, ses peurs, ses combats, ses victoires. Elle parle, elle rit, elle sourit, elle chante, elle s’emballe, s’énerve puis se calme et repart vers une autre idée. La trame du texte est à l’image des pensées de Carine. On a l’impression que ça part dans tous les sens mais il y a une logique, SA logique. Les « différences » de Carine sont montrées avec délicatesse et beaucoup de respect. Ainsi l’envie de rire avec elle de ses bêtises ou de ses maladresses est légitime parce qu’il y a toujours le respect de l’auteur vis-à-vis de son personnage… »

« Je ne sais pas si je peux arriver à vous transmettre mon enthousiasme à la lecture de ce texte mais c’est pour moi un vrai coup de cœur à la fois poétique, émouvant, plein d’humour, d’humanité, d’amour et de réflexions : une petite merveille. »

C’est si bien écrit, que l’on est capable de respirer en même temps que le personnage. C’est une partition merveilleuse pour toute comédienne qui souhaiterait jouer un monologue.

Et quel personnage que celui de Carine Bielen ! On s’y attache très vite (et pour longtemps), par son honnêteté, sa maladresse, ses rires communicatifs, son humour et sa poésie bouleversante. On accède à sa réalité et il n’y a aucun jugement possible. Son histoire pourrait être traitée de façon très radicale et manichéenne dans les médias traditionnels, jugée irresponsable, coupable, hop on lui retire la garde pour le bien de l’enfant, applaudissement de la foule bienpensante ! Mais à la fin de cette pièce on en ressort le ventre remué, la gorge nouée et dans la même impasse où se trouve le personnage. Que faire dans une telle situation ? J’ai adoré cette écriture car elle invoque la nuance, l’empathie, la réflexion, l’écoute, rien n’est jamais si simple qu’on le croit. Merci d’avoir donné voix et âme à ceux qu’on n’écoute pas, qui n’ont pas leur mot à dire, qu’on dénigre, qu’on ne croit pas, qu’on ne veut pas voir.

Je retiens « A cheval sur le dos des oiseaux » avec joie et émotion. Vivement la réouverture des théâtres que je puisse enfin rencontrer Carine Bielen sur scène ! »

Nous sommes les seul.e.s à vous attendre

Texte de Carole Prieur

Voir la biographie de Carole Prieur sur notre site https://comite-lecture.cddv-vaucluse.com/carole-prieur-autrice-en-residence/

Résumé

Des familles monoparentales ou non sont confrontées à la radicalisation de leur enfant. Trop tard, ces parents apprennent que leur fils, leur fille sont partis rejoindre Daech. Ils ont agi sans rien dire à leurs parents. Tous ces parents se retrouvent, se croisent, se racontent leur incompréhension, leurs désillusions. Chacun réagit à sa façon. Mais en fin de compte aucun n’oublie. Lorsqu’enfin, ils prennent connaissance du sort de ces jeunes, rien ne sera résolu mais ils sauront.

Extraits des fiches de lecture

« J’ai lu ce texte avec beaucoup de précautions. Je ne l’ai pas lu d’un seul trait comme je le fais souvent, j’ai noté les noms ou plutôt les prénoms, les événements, les dates. Pourquoi tant de précautions ? Parce que j’ai senti que je devais prendre soin de ces gens, de ces papas, de ces mamans, prendre soin de leur désarroi, de leur incompréhension, de leur tristesse, de leur peur. Parce que cette écriture si sobre mais si raffinée me disait : doucement, ils sont fragiles, si tu veux les garder debout jusqu’au bout, vas doucement. Alors je suis allé doucement. Et à leur rythme, avec leurs pas, avec leur souffle j’ai attendu les nouvelles. J’ai pardonné à ceux qui « tuait leur enfant » pour avoir moins mal, à celles qui s’obstinaient à vivre joyeuses pour ne pas croire à cette horreur. J’ai pris le temps pour garder espoir avec eux. »

« Je suis entré dans ce texte avec beaucoup d’apriori. En effet, les remerciements au début m’ont fait un peu peur étant donné le thème et la forme documentaire qui vont avec en général. Puis, plus j’avançais dans le texte, plus je me laissais tranquille et acceptais cette histoire. Cela vient je crois de sa théâtralité très forte qui passe par ses personnages. On accède très vite à l’existence théâtrale de ces parents et de ces jeunes gens partis en Syrie. Certaines scènes sont très sensibles et nous tirent quelques sourires dans des moments où l’on imaginerait des larmes, ce qui est assez agréable. J’aime tout particulièrement le personnage de Mounia qui est d’une humanité étonnante dans sa situation. Elle est pétrie de paradoxes et c’est ce qui me permet de la comprendre ! C’est plutôt rare. »

Le Blanc est une couleur

Texte de Marianne Clévy

Marianne Clévy a été directrice du festival Terres de parole en Normandie et secrétaire générale de la Maison Antoine Vitez – centre international de la traduction théâtrale. Marianne Clévy a été également été comédienne et metteuse en scène. Elle a codirigé la Compagnie Avril de 1989 à 1997. Elle a été nommée récemment directrice de La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.

Résumé

Une histoire d’amour entre un blanc de Paris et un immigré clandestin noir du Mali sur fond d’homophobie et de menace d’expulsion mise en parallèle avec une autre histoire d’amour, celle d’une musicienne blanche française et d’un pianiste noir camerounais sur fond de racisme.

Extraits des fiches de lecture

« La manière dont le texte se construit est peut-être ici ce qui me plaît le plus, car il me semble que pour un metteur en scène cela soulève des questions excitantes à résoudre. A priori la construction nécessite un espace double, avec chacun sa façon de fonctionner, et devant évidemment se coordonner. »

« Le sujet principal de la pièce, c’est à dire, la couleur de peau, et toutes les questions qui en découlent, sont toujours d’actualité et sont mises en jeu de façon très naturelle, même si les passages concernant Saadi et son militantisme sont un peu « plaqués », plus de l’ordre du discours que de l’échange théâtral. Malgré tout, cela contribue à donner une véritable épaisseur à ce personnage. Épaisseur d’ailleurs présente chez chacun d’eux (seul celui de François est moins développé mais ce n’est pas un manque). »

« Dès la première scène, on est pris dans l’histoire de la séparation de Dorian et de Tiemeko. Dès lors et par un jeu de dialogues très vifs entre les personnages et de longs récits délivrés par les mêmes personnages plus âgés, on va apprendre comment Dorian et Tiemoko vont s’aimer, se séparer, se retrouver ; puis comment Tiemoko malgré son amour pour Dorian va poursuivre sa vie dans la tradition que lui a transmise sa mère.

Saadia, féministe noire, dénonce le pouvoir de l’homme blanc à travers des posts sur youtube; le blanc est une couleur, celle de la domination, de la supériorité sociale..»

« Les personnages sont de chair et d’os et leur histoire est portée par une écriture brillante qui les met tour à tour en lumière avec leurs sentiments, leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs combats pour la vie. On se croirait chez Almodovar. »

COMITÉ DES 100​ – LIRE SEUL.E ET PARTAGER​

comité des 100

LIRE SEUL.E ET PARTAGER

Le Centre Dramatique Des Villages
lance un appel à lecteurs, lectrices du Haut Vaucluse
pour constituer un Comité des 100.

LE PROJET

Réunir 100 lecteurs, lectrices n’ayant pas nécessairement l’habitude de lire des pièces de théâtre, pour choisir le texte théâtral qui sera produit lors du Festival des Nuits de l’Enclave en juillet 2022, par une troupe de comédien.ne.s amateur.e.s, encadrée par une artiste professionnelle.
 
Ces lecteurs, lectrices auront à choisir parmi trois textes qui leur seront proposés par le Comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages.
 

Ils, elles se rencontreront à trois reprises :

  • pour récupérer les textes à lire le mardi 13 juillet 2021 à 19h lors d’un temps dédié à l’occasion du Festival des Nuits de l’Enclave,
  • pour échanger sur leurs lectures à la mi-septembre 2021 en écoutant des extraits des textes lus par les artistes associés du Centre Dramatique,
  • pour choisir le texte lauréat à la mi-octobre 2021. Ils, elles seront invité.e.s à une des représentations du texte lauréat lors du festival des Nuits de l’Enclave en juillet 2022.
 
Vous souhaitez participer à cette aventure !
Aucun critère, hormis le plaisir de la lecture et celui d’échanger et de partager ensemble ses retours.
Pour vous inscrire, il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous et de remplir le formulaire d’inscription.

Pour plus d’informations, adressez un courriel au comité de lecture 
comitedelecture@cddv-vaucluse.com

Clôture de l’appel : le 30 juin 2021

LE COMITE MENSUEL DE FEVRIER 2021

LE COMITE MENSUEL DE FéVRIER 2021

Le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse
s’est réuni ce samedi 20 février 2021.

Photo Franck Harscouët

Un seul texte a été retenu lors de ce comité.

Texte : Naître Ajar !

Auteur : Vincent Gaillard

Texte retenu à l’unanimité des lecteurs/lectrices

Texte en lice pour le prochain prix Éclat de Cœurs.

Carole Prieur, autrice en résidence

CAROLE PRIEUR, autrice en résidence

Carole Prieur sera l’autrice en résidence d’écriture 

retenue dans le cadre de l’appel à projet lancé par le Centre Dramatique Des Villages

pour un travail d’écriture collaboratif avec des enseignants d’Histoire

du lycée Aubrac de Bollène et du collège Vallis Aeria de Valréas.

Le Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse, en partenariat avec la DRAC PACA (département « livre et lecture »), la Région Sud, l’Agence Régionale du Livre et le Conseil Départemental de Vaucluse (dans le cadre du Service Livre et Lecture), a souhaité apporter sa pierre à la solidarité artistique et a lancé un appel à projet pour l’écriture d’un texte pour 2 personnages n’excédant pas quarante minutes.

Dans cette période incertaine, notre structure subventionnée souhaite être active dans la solidarité vis-à-vis des artistes et des enseignants et propose cette action concrète pour œuvrer à la continuité de la création tout en engageant un débat social. Nous proposons donc une résidence d’un mois pour 1 auteur ou 1 autrice en milieu scolaire. Il-elle rencontrera les professeurs d’histoire du lycée Lucie Aubrac de Bollène et du collège Vallis Aeria de Valréas pour écrire une pièce dont la thématique trouverait sa source dans l’Histoire, afin de questionner l’actualité brûlante d’aujourd’hui, sans coller à la réalité. Le format sera le suivant : un texte d’une quarantaine de minutes, pour une comédienne et un comédien, jouable dans une classe, sans lumière, sans décor, avec la possibilité d’un débat à l’issue de la représentation.

Suite à l’appel à projet, la candidature de Carole Prieur a été retenue par le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages.  Elle sera donc en résidence d’écriture à Valréas pendant le mois d’avril.

Biographie de Carole Prieur

Carole Prieur partage son activité d’autrice entre théâtre, romans jeunesse et chansons. Elle a déjà publié des récits pour la jeunesse, des histoires et des pièces de théâtre pour enfants et adolescents. Depuis 2006, elle collabore avec La Chose Publique, compagnie de théâtre de rue pour l’écriture de spectacles et de parcours sonores. Elle anime des ateliers d’écriture pour différentes structures et pour des publics scolaires et adultes. Formée au théâtre et au chant, elle joue et chante dans des spectacles.

Son texte Les Insoumis a été retenu à l’unanimité du Comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages et a concouru pour le prix Eclat de Cœurs 2019.

http://caroleprieuraffabule.blogspot.com

https://caroleprieur.wordpress.com/theatre/

Bibliographie non exhaustive

Plus près de nos rêves, roman adolescent dès 12 ans, Rageot,

Un très beau roman à découvrir sur le combat d’une jeune adolescente cherchant à aider son frère tétraplégique à trouver un sens à sa vie. Grâce à la musique, les deux adolescents vont vivre de nouvelles expériences, bonnes et mauvaises…

Les Insoumis, théâtre, Lansman éditeur

C’est l’histoire de Marcelline, Jacinthe et Azriel, trois personnes âgées dans une maison de retraite. Marcelline est une “désobéissante” de nature, elle a besoin de combats et d’utilité, elle s’ennuie dans cette maison de retraite où tous les jours se ressemblent. Azriel a été “désobéissant” mais rêve d’une vieillesse tranquille, coupée du monde TGV. Jacinthe, malade, se découvre “désobéissante”, elle qui toute sa vie a dû vivre dans la discrétion. Comment vont cohabiter ces trois personnes âgées et leurs envies de “désobéir” ?

source : https://arbrecompagnie.com/creations/les-insoumis/..

Une Histoire à vieillir debout, Encre bleue, Largevision, Roman adolescent dès 12 ans
Le grand-père de Lou a fugué de sa maison de retraite. La mère de Lou aussi furiesue qu’inquiète se lance à sa recherche. Lou décide à son tour de retrouver son grand-père et fugue avec son amie Najette… Si vous souhaitez connaître la suite de l’histoire : Au bout de ces fugues et de ces recherches, il y a avant tout pour chacun, le besoin de se trouver ou de se retrouver.

La Valise qui ne voulait pas s’ouvrir, Le Verger des Hespérides, Roman adolescent dès 12 ans
Malo est un adolescent qui parle très peu aux autres, au grand dam de son amie Stéphanie. Il souffre énormément de l’absence de son père qui a quitté sa famille il y a déjà quatre ans. Un jour, le jeune garçon trouve une valise dans le local à poubelles de son immeuble. Après avoir longuement hésité à l’ouvrir, il finit par se décider et va tenter de lui arracher son secret.

La Guerre des filles, BoD

Jine, Zenda et Diyako, militant-es de la cause Kurde, sont chargé-es d’écrire l’histoire de leur peuple. Ils se racontent leurs guerre dans la guerre, de la résistance contre les Turcs à celle contre Daesh, de la naissance du mouvement de libération des femmes à la mise en place d’une société égalitaire au Rojava (au nord de la Syrie). La guerre des filles retrace par petites touches éparses et sensibles, l’Histoire d’une révolution inédite au Moyen-Orient.

Éclat de cœurs 2021

ÉCLAT DE CœURS

Le comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse
a décerné le prix Éclat de Cœurs 2021
au texte de Stéphane Bientz
HEMATOME(S)
édité aux éditions Espaces 34 

Résumé

C’est l’histoire de trois enfants qui se rencontrent et vont se lier d’une amitié forte qui va leur permettre de surmonter les épreuves qu’ils endurent, épreuves physiques et psychologiques, surmonter leurs peurs, surmonter la maltraitance des adultes, et vaincre le dragon.

Dilo et Tom rencontrent Ema sur la plage peu avant la rentrée des classes. C’est une nouvelle de l’âge de Tom qui vient d’emménager dans l’unique maison de l’île du Creux du Diable et qui ne se sépare jamais de Tatou sa poupée. Les trois enfants deviennent inséparables dans une relation très étrange de non-dits, de silence, de fuite, de coups, de souffrance, d’amitié…une relation, entre trois enfants, complexe.

Ce que pensent les lectrices/lectures (extraits des fiches de lecture)

« J’ai débuté cette lecture en me disant : oh la la une pièce pour jeune public…pfff, pas trop ma tasse de thé…. Et puis le conte enfantin se transforme en une sorte de Hansel et Gretel revu et corrigé…. Je me laisse happée comme Tom par la curiosité d’en savoir plus sur Ema et Dilo…. Et je ne suis pas déçue. Je me retrouve dans un polar pour enfants, mené par des enfants avec une écriture adulte. Aucun adulte n’a de place. Je vis avec Tom la peur de cette marée, des orages, je goûte la pluie, l’eau sur les jambes de Dilo. Comme elle, j’ai mal quand Ema lui pose la main sur l’épaule. Mais pourquoi Dilo a-t-elle mal à l’épaule ? Comme dans un bon polar, je cherche, creuse, furette pour essayer de découvrir le secret d’Ema, de Dilo….. Et quand enfin, par une métaphore, Tom annonce que le dragon, père d’Ema, la violente, je savoure la résolution de l’enquête. »

« Le titre est particulièrement bien trouvé Hématome(s) pour Ema et Tom, les deux enfants amoureux. Si les hématomes sont monnaie courante sur les jambes des bambins, ceux camouflés sous des collants ou des manches longues en plein été sont suspects de même que les bleus au cœur ou à l’âme qui ne sont pourtant pas visibles à l’œil nu…C’est de ceux-là dont parle cette pièce écrite avec les mots, la vision et l’imaginaire d’enfants. »

« Plaisir, oui, malgré le thème lourd et tragique, grâce à l’écriture et à la construction de la pièce. La langue est belle et parfois très poétique. Le langage prêté aux enfants n’est ni débilitant, comme hélas c’est le cas parfois, ni infantilisant. Cela permet au lecteur que je suis de garder une certaine distance par rapport à l’histoire violente qui nous est contée. L’auteur mélange des dialogues finement ciselés et les adresses au public, Tom étant le narrateur principal mais pas unique. Ces adresses nous ramènent au niveau du conte et me permettent une certaine distanciation par rapport à la fable contée (répétition mais tant pis, je maintiens).

L’océan est omniprésent dans la pièce et la construction m’a fait penser au ressac des vagues, tantôt apportant des informations terribles, distillées vagues après vagues, tantôt refluant et laissant la plage libérée pour l’amitié naissante des trois enfants. Et parfois l’océan gronde, la tempête menace, alors les scènes deviennent plus courtes, l’écriture plus urgente. »

Extrait de "hématome(s)"

2 – SUR LE RETOUR

TOM :

Lorsque la porte de la classe s’est ouverte, grande, il y avait la directrice qui nous a présenté Ema. Celle-ci portait de longues chaussettes sous sa jupe et un gilet bleu nuit. Elle ne m’a pas regardé, Ema, j’espérais, j’espérais qu’elle me cherche, avec ses grandes prunelles profondes, profondes comme deux lacs, que nos yeux se rencontrent, se reconnaissent, j’espérais

mais Ema s’est assise à côté de personne de personne toute seule sans un regard

vers moi.

/

Tant pis, je me suis dit tant pis.

J’aurais dû parier avec elle quand je l’avais rencontrée l’autre jour, que je me suis dit,

j’avais dit, je l’avais dit, qu’on serait dans la même classe réunis.

/

À la récréation, Yui et Aby lui ont posé des tas de questions du

style «tuviensdoùtufaisquoitasquelâgetuaimeslesglacestasunchatcestquoitacouleur

préférée ». Je n’ai pas entendu les réponses, Dilo et les garçons aux abdos minables

parlaient trop fort.

/

Mais Ema n’a pas répondu, je le sais because j’ai appris à lire sur les lèvres et que

les lèvres d’Ema n’ont rien articulé. Nothing at all.

Comme une entaille,

cousue,

les lèvres rouges d’Ema sont restées obstinément fermées à l’interrogatoire de Yui et

d’Aby, shut shut shut.

/

J’aurais voulu parler à Ema mais Dilo m’en a empêché. Ema l’hermétique, qu’elle

l’appelle.

Courte biographie de l’auteur

(FOURNIE PAR L’AUTEUR)

Comédien de formation, Stéphane travaille depuis plus de 15 ans avec des compagnies de théâtre et de danse, comme interprète, puis comme auteur. En 2017, il s’initie à la marionnette avec Luc Laporte et Sylvie Osman avant de suivre la formation mensuelle au Théâtre aux Mains Nues.

Sa pièce Hématome(s) est publiée aux Éditions Espaces 34. Pour celle-ci, il est lauréat de plusieurs prix : Beaumarchais-SACD, Prix Jeunesse des E.A.T., ARTCENA, et JLAT. Hématome(s) est traduite en allemand par Wolfgang Barth aux Éditions Österreichisher Bühnenverlag. Elle sera mise en scène par Espace Blanc, une compagnie de marionnettes, durant la saison 2020/21. Il participe au recueil de pièces courtes Liberté, égalité…, qui sera publié aux Éditions théâtrales jeunesse en septembre 2020. En 2017, il cofonde La Barbe à Maman. Auteur et comédien, il codirige les mises en scène des spectacles de la compagnie.Bientz